Un banc peint en rouge, a été inauguré ce mercredi 15 mars sur la Place des Droits de l’Homme. A l’instar de Saint Chamas et de Berre l’Etang, La Fare les Oliviers a souhaité créer un symbole fort dans un lieu public pour dire « stop aux violences et aux féminicides ».
Les bancs rouges, installés dans plusieurs villes en France, ont pour rôle d’interpeller les passants et ainsi rendre encore plus « visible » le fléau des violences faites aux femmes.
Laura B, le point de départ
Le 12 mai 2019, Laura âgée de 22 ans, originaire de Saint Chamas, est morte sous les coups de son compagnon. Interpellé alors qu’il s’en prend à sa nouvelle compagne, ce dernier est condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».
Pour lutter contre les féminicides et plus largement contre toutes les violences intra-familiales, Jean-Jacques Bertin, le père de Laura, a créé l’association « Laura B 22 ans ». Avec le concours de la mairie, un premier banc rouge a été installé à Saint Chamas, inauguré 3 ans après sa disparition.
Une chaîne de solidarité
Est venue ensuite l’idée de créer une chaîne de solidarité pour que d’autres communes du Pays Salonais puissent s’associer à cette démarche de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants.
La ville de Saint Chamas a donc décidé d’offrir un banc à Berre-l’Etang, inauguré au mois de décembre 2022, peu de temps après la mort tragique de Hanifa T, morte sous les coups de son mari en novembre.
Le banc rouge de La Fare les Oliviers
Lors de l’inauguration du banc rouge à Berre l’Etang, le maire Mario Martinet a proposé à Olivier Guirou de se joindre à cette initiative. C’est donc tout naturellement que la Fare les Oliviers a accepté de recevoir le banc offert par Berre l’Etang et inauguré le 15 mars dernier sur la Place des Droits de l’Homme.
Installé dans un lieu très passant, à proximité de la cabane aux livres, de l’Epicerie du Cœur et à deux pas de la Police Municipale, ce banc permettra aux personnes qui s’y promènent d’aborder le sujet des violences intra-familiales dans un cadre agréable et sécurisant.
Loin d’être un lieu de recueillement, le père de Laura espère que ces bancs seront vecteurs d’espoir et deviendront des lieux d’expression permettant de libérer la parole autour des violences faites aux femmes et aux enfants.
Informer la jeunesse
Il était essentiel d’impliquer les jeunes Farencs dans cette démarche. Véritable enjeu de société, les violences intra-familiales doivent faire l’objet d’un important travail de prévention et de sensibilisation auprès des plus jeunes. Quelques élèves du Collège Louis Leprince Ringuet ont pu assister à a cérémonie ainsi que les élus du conseil municipal junior.
Une cérémonie empreinte d’émotion
Au cours de la cérémonie, Azdine Bouncer et sa partenaire Marie Santiago de l’école de danse “Bounce School” ont exécuté une chorégraphie très émouvante sur la chanson “Les Vieux Amants” de Jacques Brel.
Les élèves du collège Louis Leprince Ringuet ont récité un texte qu’ils avaient eux-mêmes rédigés pour expliquer que c’est à la jeune génération d’organiser des actions pour que ces drames ne se produisent plus.
Jean-Jacques Bertin, président de l’association “Laura B. 22 ans” et père de cette jeune fille morte sous les coups de son compagnon a également livré un témoignage émouvant devant une assistance touchée par sa dignité et son courage.
La lutte continue
Le travail de prévention et de sensibilisation doit continuer sans relâche car les chiffres publiés pour l’année 2022 parlent d’eux-mêmes :
- 106 femmes ont été tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint.
- 90 sont décédées chez elles, 15 hors du domicile et 1 dans un lieu non connu.
- 134 enfants ont perdu leur maman. 36 ont été témoins de la mort de leur mère.
Au 9 mars, on dénombrait 27 féminicides depuis le début de l’année.
Quelques numéros utiles
3919 Violences femmes info (24h/24 7j/7) arretonslesviolences.gouv.fr luttons-contre-les-violences-faites-aux-femmes
0800 05 95 95 SOS viols femmes informations (du lundi au vendredi de 10h à 19h)
119 Allô enfance en danger (24h/24 7j/7)
En cas d’urgence, composez le 15, 17, 18, 112 ou le 114 par SMS (pour toutes les victimes de violences qui ne peuvent pas sortir de chez elles, ni faire de bruit)
